LE PROBLEME DE L'EAU |
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Le rôle de l’eau dans la politique
israélienne d’occupation de la Palestine
André Rousseau /Coll. girondin de soutien au peuple palestinien
publié le vendredi 4 mai 2007.
Le Proche-orient est une terre aride. Si l’on se limite aux trois régions où le problème de l’eau se pose avec le plus d’acuité, à savoir la Jordanie, Israël et les Territoires palestiniens, on constate que l’exploitation réelle des ressources, pour satisfaire à la demande actuelle, est très proche, voire supérieure à ce qui est effectivement disponible.(lire suite) |
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Généralités :
Les Israéliens refusent de discuter d'une
nouvelle répartition des sources d'eau en Cisjordanie (pour l'heure 80%
des ressources sont orientés vers Israël, contre 20% pour les
Palestiniens) et ils continueront de contrôler l'alimentation en eau des
territoires pendant quelques années encore(..). Un règlement à cette
question vitale devra néanmoins intervenir pour rééquilibrer le partage
de cette ressource rare dans la région. Si l'Etat d'Israël souhaite un
jour la Paix, il devra cesser de surexploiter les ressources disponibles
en terre de Palestine. Les accords d'Oslo : La Déclaration de Principes a reconnu un droit à l'eau aux Palestiniens, oubliés en tant qu'entité politique distincte dans tous les plans de partage de l'eau des années 1950. Elle fixe, en 1993, les grandes bases des accords qui seront entérinés deux ans plus tard en septembre 1995. Les accords d'Oslo 2 stipulent que le Conseil palestinien doit établir, durant les cinq années de la période intérimaire, une Autorité palestinienne de l'eau, prévoient une coopération dans la gestion et le développement des ressources aquifères de Cisjordanie et de Gaza, et prétendent instaurer des allocations équitables qui satisferont les besoins de chacun. Ainsi, les accords d'Oslo 2 augmentent de façon signifiante les quotas d'eau alloués à l'Autorité palestinienne. Celle-ci peut désormais utiliser 70 à 80 millions de mètres cubes supplémentaires tirés de l'aquifère de Cisjordanie, et reçoit 28.6 millions pour les besoins domestiques de sa population (10 millions à Gaza et 18.6 millions en Cisjordanie), dont 9.5 millions de la part d'Israël (5 à Gaza et 4.5 en Cisjordanie). Cependant, selon B'Tselem, Israël ne respecte pas cet accord et empêche l'Autorité palestinienne de recevoir l'approvisionnement prévu par de nombreux obstacles bureaucratiques qui retardent le forage de nouveaux puits palestiniens. Car, «en ce qui concerne l'eau, Israël ne veut dépendre d'aucun pays voisin, même en temps de paix». Le problème du partage de l'eau ressort notamment d'un blocage psychologique, d'une paranoïa réciproque alimentée du côté israélien par la peur de voir l'Autorité palestinienne prendre le contrôle d'une ressource aussi stratégique que l'eau, et entretenue chez les Palestiniens par la crainte de voir se poursuivre les politiques israéliennes. Au cours des négociations de paix, la position adoptée par Israël consiste alors à dépouiller la question de l'eau de son aspect politique et à limiter le débat à son aspect technique. En raison des divergences dans l'approche de la question de l'eau, la Déclaration de Principes aboutit à une impasse. En outre, la persistance des mouvements extrémistes juifs et palestiniens, la politique de Benyamin Netanyahou et la poursuite de la stratégie hydraulique israélienne ont figé la situation. Ainsi, bien que les accords d'Oslo sont censés mettre un terme aux politiques restrictives israéliennes, dans la pratique, la mainmise israélienne se poursuit et la dépendance des Palestiniens à l'égard de la compagnie Mekorot s'est accentuée. Les ressources
communes sont, dans l'état actuel, trop limitées pour pouvoir satisfaire
les besoins des deux populations. La résolution politique du problème
doit donc à la fois assurer aux Palestiniens un contrôle plus équitable
de l'aquifère montagneux et encourager Israël à développer des
ressources annexes (dessalement de l'eau de mer, importations d'eau...).
Car les accords d'Oslo, qui induisent l'idée d'une coopération
technique, fournissent les bases d'un compromis politique: la coopération
israélo-palestinienne peut aussi passer par l'échange du savoir-faire
israélien en matière d'irrigation. Dans un contexte de méfiance réciproque,
où chacun considère ses revendications comme légitimes, l'eau, par une
volonté politique commune, doit devenir le vecteur de la paix.
Démolition des puits palestiniens dans la bande de Gaza
Notes de
lecture André Dulait et François Thual
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Valeurs
chiffrées
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Source : Palestine Hydrology Group datas 1996, in "The Palestinians, an Analysis of the Israeli-Palestinian conflict and CA/ICCO policy guidelines for the period 1996-2000, Christian aid, Icco, Netherlands |
Pays/Région |
Approvision- nements annuels (millions de m³) (1990) |
Consom- mations annuelles (millions de m³) (1990) |
Utilisation eau pour irrigation | Prévisions consommation (2000) |
Population (milliers d'habitants) (1991-92) |
Israël | 1.600 | 1.750 | 66 % | - | 4.900.000 |
Cisjordanie | 680 | 110 | 72 % | 160 | 1.200.000 |
Gaza | 130 | 111 | 82 % | 146 | 775.000 |
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