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LE PROBLEME DE L'EAU

         

  Dessin de  Boligan


Une présentation des faits les plus marquants relatifs au problème de l'eau dans les Territoires occupés, suivi de quelques chiffres qui en disent long sur "la volonté de paix dans un esprit de respect mutuel" des israéliens (sources "la Paix en Palestine", "Solidarité Palestine" )

Voir Carte Monde Diplomatique 
 
Le rôle de l’eau dans la politique israélienne d’occupation de la Palestine

André Rousseau /Coll. girondin de soutien au peuple palestinien

publié le vendredi 4 mai 2007.

Le Proche-orient est une terre aride. Si l’on se limite aux trois régions où le problème de l’eau se pose avec le plus d’acuité, à savoir la Jordanie, Israël et les Territoires palestiniens, on constate que l’exploitation réelle des ressources, pour satisfaire à la demande actuelle, est très proche, voire supérieure à ce qui est effectivement disponible.(lire suite)

 

Généralités :


Environ 40% de l'eau utilisée en Israël provient du Jourdain et de la mer de Galilée, le réservoir national. Les 60% restant proviennent de deux nappes aquifères, celle située en Cisjordanie (30 à 40%) et celle qui passe sous la Bande de Gaza. Pendant l'occupation les Israéliens ont autorisé 23 nouveaux puits palestiniens en Cisjordanie. Les quotas qui leur ont été distribués n'ont augmenté en 20 années que de 20%, contre une croissance de la population de 84%.

75% des eaux du Jourdain sont détournées par Israël avant qu'elles n'atteignent les territoires. En Cisjordanie, le contrôle des sources d'eau est aux mains de la compagnie israélienne Mekorot qui distribue chaque année 110 millions de m³ aux 1, 2 millions de Palestiniens, 30 millions de m³ aux 140 000 colons tandis que 460 millions de m³ partent vers Israël. Cette compagnie pratiquait (pratique?) une distribution mais aussi des tarifs discriminatoires. Elle faisait payer 0,7 $ le m³ pour usage domestique et 0,16 $ pour l'agriculture aux Israéliens tandis qu'il n'existait pas de prix différencié pour les Palestiniens qui devaient payer, eux 1,20$ le m³. Cette nappe se régénère facilement par les précipitations abondantes.

A Gaza, la superficie territoriale est petite et les précipitations sont faibles. On estime que seulement 35 millions de m³ pénètrent le sol pour gagner la nappe phréatique. Vu l'accroissement de la population (de 50.000 personnes avant 1948, elle est passé à 880.000 aujourd'hui), cette nappe d'eau est surexploitée, 70% de ses ressources sont endommagées. Les Israéliens pompent de façon trop importante près de la bande de Gaza et assèchent les puits palestiniens où l'eau disponible est saumâtre et désormais polluée. Il n'existe pas de rivière dans la bande de Gaza mais un wadi qui rassemblait les eaux de plusieurs wadi dans la région. Les Israéliens ont établis de petites digues sur ces wadi et la seule eau qui coule désormais dans le Wadi Gaza est celle usée et non recyclée de la ville de Gaza.... La Bande Gaza a d'ores et déjà reçu un certain soutien international pour résoudre en partie la crise de l'eau (dessalage, importation d'eau et lutte contre la pollution).

Les Israéliens refusent de discuter d'une nouvelle répartition des sources d'eau en Cisjordanie (pour l'heure 80% des ressources sont orientés vers Israël, contre 20% pour les Palestiniens) et ils continueront de contrôler l'alimentation en eau des territoires pendant quelques années encore(..). Un règlement à cette question vitale devra néanmoins intervenir pour rééquilibrer le partage de cette ressource rare dans la région. Si l'Etat d'Israël souhaite un jour la Paix, il devra cesser de surexploiter les ressources disponibles en terre de Palestine.

Les accords d'Oslo :

La Déclaration de Principes a reconnu un droit à l'eau aux Palestiniens, oubliés en tant qu'entité politique distincte dans tous les plans de partage de l'eau des années 1950. Elle fixe, en 1993, les grandes bases des accords qui seront entérinés deux ans plus tard en septembre 1995. Les accords d'Oslo 2 stipulent que le Conseil palestinien doit établir, durant les cinq années de la période intérimaire, une Autorité palestinienne de l'eau, prévoient une coopération dans la gestion et le développement des ressources aquifères de Cisjordanie et de Gaza, et prétendent instaurer des allocations équitables qui satisferont les besoins de chacun. Ainsi, les accords d'Oslo 2 augmentent de façon signifiante les quotas d'eau alloués à l'Autorité palestinienne. Celle-ci peut désormais utiliser 70 à 80 millions de mètres cubes supplémentaires tirés de l'aquifère de Cisjordanie, et reçoit 28.6 millions pour les besoins domestiques de sa population (10 millions à Gaza et 18.6 millions en Cisjordanie), dont 9.5 millions de la part d'Israël (5 à Gaza et 4.5 en Cisjordanie).

Cependant, selon B'Tselem, Israël ne respecte pas cet accord et empêche l'Autorité palestinienne de recevoir l'approvisionnement prévu par de nombreux obstacles bureaucratiques qui retardent le forage de nouveaux puits palestiniens. Car, «en ce qui concerne l'eau, Israël ne veut dépendre d'aucun pays voisin, même en temps de paix». Le problème du partage de l'eau ressort notamment d'un blocage psychologique, d'une paranoïa réciproque alimentée du côté israélien par la peur de voir l'Autorité palestinienne prendre le contrôle d'une ressource aussi stratégique que l'eau, et entretenue chez les Palestiniens par la crainte de voir se poursuivre les politiques israéliennes. Au cours des négociations de paix, la position adoptée par Israël consiste alors à dépouiller la question de l'eau de son aspect politique et à limiter le débat à son aspect technique. En raison des divergences dans l'approche de la question de l'eau, la Déclaration de Principes aboutit à une impasse. En outre, la persistance des mouvements extrémistes juifs et palestiniens, la politique de Benyamin Netanyahou et la poursuite de la stratégie hydraulique israélienne ont figé la situation. Ainsi, bien que les accords d'Oslo sont censés mettre un terme aux politiques restrictives israéliennes, dans la pratique, la mainmise israélienne se poursuit et la dépendance des Palestiniens à l'égard de la compagnie Mekorot s'est accentuée.

Les ressources communes sont, dans l'état actuel, trop limitées pour pouvoir satisfaire les besoins des deux populations. La résolution politique du problème doit donc à la fois assurer aux Palestiniens un contrôle plus équitable de l'aquifère montagneux et encourager Israël à développer des ressources annexes (dessalement de l'eau de mer, importations d'eau...). Car les accords d'Oslo, qui induisent l'idée d'une coopération technique, fournissent les bases d'un compromis politique: la coopération israélo-palestinienne peut aussi passer par l'échange du savoir-faire israélien en matière d'irrigation. Dans un contexte de méfiance réciproque, où chacun considère ses revendications comme légitimes, l'eau, par une volonté politique commune, doit devenir le vecteur de la paix.

-   SOMMET " Une véritable guerre de l'eau en Palestine "  (l'Humanité)

-   Démolition des puits palestiniens dans la bande de Gaza

- Notes de lecture André Dulait et François Thual
Centre de réflexion et d'étude sur les problèmes internationaux (CRESPI)
juin 2000
(Résumé par Xavier Audrain)

 

Valeurs chiffrées

 

 

Cisjordanie et Bande de Gaza

Israël

Jordanie

 

Palestiniens

 

Colons israéliens

 

 

Usage domestique total (millions m³ /an)

53

13

520

180

Agriculture (mns m³/an)

152

56

1200

660

Industrie (mns m³/an)

7

-

120

43

TOTAL (mns m³/an)

212

71

1840

880

Usage domestique par habitant (litres/jour)

22

108

110

52

Consommation totale par habitant (litres/jour)

114

592

400

256

Source : Palestine Hydrology Group datas 1996, in "The Palestinians, an Analysis of the Israeli-Palestinian conflict and CA/ICCO policy guidelines for the period 1996-2000, Christian aid, Icco, Netherlands


Pays/Région Approvision-
nements annuels
(millions de m³) (1990)
Consom-
mations annuelles
(millions de m³)
(1990)
Utilisation eau pour irrigation Prévisions consommation (2000) Population
(milliers
d'habitants)
(1991-92)
Israël 1.600 1.750 66 % - 4.900.000
Cisjordanie 680 110 72 % 160 1.200.000
Gaza 130 111 82 % 146 775.000

                                                       

  

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